Quand un petit-fils vous demande de lui raconter son histoire...
Et oui. Le troisième, je l'ai achevé bien avant la réponse de l'éditeur. Je vous l'avais dit, j'écris plus vite que mon ombre. Trente-cinq années à rattraper, et si peu de temps pour y parvenir... Ce nouvel ouvrage est une commande. Une vraie, une exigence de mes petits-enfants qui souhaitaient que je leur écrive une histoire. Ils adorent la lecture, ce qui est plutôt rare à une époque où les mots ont perdu toute importance aux yeux de la grande majorité. Ils ont entre huit et onze ans, et il est impossible de résister à une insistance aussi impérieuse. Dans la manifestation de leur désir, ils exprimaient, de plus, une condition majeure : il me fallait raconter l'histoire d'un Elvis Fenouil. Le nôtre ou un imaginaire ? Il faut savoir que le petit dernier est surnommé ainsi depuis quelque temps, et qu'il s'amuse à être ainsi appelé. Vous en comprendrez la raison si, par hasard, vous lisez l'histoire de celui qui s'appelle comme lui, mais n'est pas lui. Car mes chers petits m'ont autorisé à raconter un Elvis Fenouil, n'importe lequel. Seul le nom leur importait. Alors, je m'y suis collé. Le Fenouil imposait la Provence, la Provence un phrasé, le phrasé des personnages forts, des personnages forts une intrigue à tiroirs. Cette fois, j'ai mis mes pas dans ceux d'un enfant de huit ans, ou, plus justement, d'un grand-père d'aujourd'hui racontant à ses petits-enfants son histoire, celle d'Elvis Fenouil. L'idée les a séduits. Et voilà comment je me suis retrouvé avec des enfants qui, un matin de septembre 1962, se présentaient à la grille de leur école de village pour découvrir que leur instituteur avait disparu. Il était parti à la mi-juillet, « la petite remorque chargée de sa tente, de sa valise en carton et de deux paires de chaussures de randonnée. Il avait enfourché son vélo, serré ses pinces de pantalon, redressé son béret, ajusté son sac à dos en toile, et il s’était évanoui dans les vapeurs de la chaleur qui montait de la plaine ». Le ver étant dans le fruit, restait à imaginer ce qui avait bien pu lui arriver ou, tout au contraire, savourer cet instant qui allait décider d'un autre avenir pour ce village...

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