Comment ça, c’est fini ? Tu rêves Papi !...

Le Souffle du pendu


Il ne faut jamais douter des enfants. Une histoire, c'est d'abord... une histoire. Et mes petits bouts ont toujours aimé que je leur en raconte, le soir, avant de dormir. Cette fois, certes, le challenge était tout autre. Mais la méthode, j'ai voulu qu'elle soit la même pour leur faire partager Le Souffle du pendu. J'ai donc profité des vacances de la Toussaint pour les réunir et, chaque fin d'après-midi, nous enfermer dans la chambre, tous allongés sur le même lit, pour leur lire, page après page, chapitre après chapitre, l'histoire d'Elvis Fenouil. Les premiers mots prononcés, je guettais leurs réactions, leurs visages à tous trois posés sur leurs mains, coudes sur le lit, à me regarder. Pas un mot, jusqu'à la fin du premier chapitre. Là, j'ai marqué un temps et, inquiet, j'ai demandé : « Alors ? Je continue ou... ? » « Oui, oui, la suite. On veut savoir pour Boussagues... » Alors, nous avons poursuivi. Chapitre après chapitre, jour après jour, avec un enthousiasme intact ou presque, parce que je vous avoue que, parfois, les plus jeunes étaient plus dissipés que la grande. Sans pour autant perdre le fil de l'histoire, émus quand je l'étais, amusés lorsque la situation l'imposait, riant aux éclats lorsqu'un bon mot surgissait ou qu'un gros mot (oui, il y en a quelques-uns, ils en ont vu bien d'autres) réveillait leur côté garnements. Jusqu'au dénouement. Pourtant, lorsque j'ai eu terminé et refermé le livre, le petit dernier a manifesté un certain mécontentement. « C'est tout, ça se termine comme ça ? » J'ai senti la déception et un soupçon de reproche. Repris par les deux autres, la plus grande me faisant bien comprendre que je m'étais laissé aller à une fin pour les adultes, un peu trop facile. L'enfance exige mieux. A raison. Alors, je me suis remis au travail, et j'ai écrit un ultime chapitre. Avec le recul, c'est sans aucun doute le plus abouti du roman, un moment de grâce comme on en rencontre peu souvent. Merci mes amours...


 

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