Une écriture sous amphétamines !
Comment résister à une histoire qui ouvre tellement de portes ? Je les voyais, ces mômes, grimper à bord de la 4L de Didier, puis le suivre jusqu'à son garage avant de s'agenouiller et de prier, en se tenant pas la main, chavirés par un chagrin qui ne pouvait pas être suscité uniquement par la perte d'un chat. Ou alors, il fallait qu'il ait été exceptionnel à un point qui ne se peut. J'ai tout imaginé autour, jusqu'à me retrouver à les observer avec curiosité, puis avec gourmandise, parce qu'ils m'ont petit à petit poussé à les suivre. Je me suis retrouvé chez Marité, à la table du vendredi midi, à partager une blanquette avec Jean, qu'on appelle Max, et Pascal tandis que Milou butinait Roberte dans la cuisine. Puis, sans que je m'en rende compte, je suis rentré dans l'histoire. Je n'étais plus spectateur, mais acteur. C'est moi qui me retrouvais au volant de la 4L, pété comme un coing. Moi, encore, qui découvrais ces gamins. Moi, toujours, qui pleurais la Mamou, cette grand-mère au si lourd passé qui l'avait aimé bien plus qu'elle n'a su le faire avec sa fille. A raison... Au fil des pages, je me suis laissé guider. Je suis retourné dans les années soixante retrouver les amis d'une enfance à fleur de peau. Puis bien plus loin que je ne l'aurais imaginé, menant l'existence à contretemps d'un homme qui ne se pose pas de questions et sait profiter de l'instant présent, sans les scories inutiles dont on s'encombre bien trop souvent. Ce retour en écriture semble s'être fait sous amphétamines. Deux semaines d'un jet continu, dans l'urgence d'une plume assagie et gourmande. Puis trois autres à réécrire, relire, retoucher. Entre rires et larmes. Si loin des éructations de mes premières élucubrations. Cette Vie à contretemps, pour reprendre une citation de Françoise Sagan, je n'avais nullement l'intention de la confier à un autre que moi. Et puis, je l'ai faite lire à mon épouse d'abord, première lectrice de toujours, puis à ma fille, à ma sœur et à quelques amis, Jean-Louis, Sylviane, Daniel, ces deux derniers concernés au plus haut point... Comment allaient-ils recevoir ce texte ?

Commentaires
Enregistrer un commentaire